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Terminal des articles du Boston Bugle[]

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The Boston Bugle
Le clairon de la vérité depuis plus de 50 ans

À la une
19 octobre 2077 - 23 octobre 2077
Copyright The Boston Bugle, 2077. Réimpression des articles interdite sans la permission du rédacteur en chef.

Article 1[]

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Levée des charges pesant sur Eddie Winter
Par Mags Veccio
Journaliste au Boston Bugle

Ne craignant apparemment pas la colère et le ressentiment de la population du Massachusetts, la police de Boston a annoncé hier soir la levée de toutes ses enquêtes concernant Edward Winter, dit "Eddie Winter", jusqu'alors considéré comme un important chef mafieux.

S'exprimant au nom de l'unité spécialement créée pour les besoins de l'enquête, le capitaine Jonathan Widmark a déclaré : "Après examen de tous les éléments disponibles en collaboration avec nos collègues du Bureau de l'alcool, de la drogue, du tabac, des armes et des lasers, il nous est apparu clairement que nous faisions fausse route. Nous ne nions pas que le passé d'Eddie Winter est en effet chargé, mais en aucun cas il ne s'agit de faits criminels. Poursuivre notre enquête à charge contre monsieur Winter reviendrait à gaspiller l'argent du contribuable et, ce qui est encore pire, à tenter d'inculper un innocent."

Une tournure d'événement pour le moins inattendue. Selon des sources confidentielles du Boston Bugle au sein de la police de Boston, "l'innocent" semble pourtant loin de l'être. Comme l'a montré l'enquête officielle du capitaine Widmark, dont le nom de code était "opération Fin de l'hiver", Eddie Winter était impliqué dans un nombre considérable d'affaires allant du larcin au meurtre avec préméditation. Et bien que rien n'ait été prouvé, M. Winter faisait figure de suspect n°1 dans l'homicide, survenu en août, de mademoiselle Jennifer Lands, la fiancée du principal enquêteur de l'unité spéciale du capitaine Widmark.

Quelle que soit la vérité, il semblerait que la ville de Boston n'a plus rien à redouter de la part d'Eddie Winter, que nous n'avons pas réussi à joindre pour connaître sa réaction à cette annonce. Sa boutique de sandwichs de Boston Sud a d'ailleurs été fermée, et sa résidence principale à proximité du port entièrement vidée. Eddie Winter semble bel et bien avoir disparu.

Article 2[]

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Ultimatum atomique : l'épreuve chinoise
Par Mags Veccio
Journaliste au Boston Bugle

La guerre.

Dans l'histoire récente, existe-t-il une longue période durant laquelle aucun soldat ne s’est battu, n'a souffert et n'est mort dans le but unique de servir les objectifs politiques d'un gouvernement ou d'un autre ? La réponse la plus courte est non. Une réponse plus longue et plus effrayante consiste à dire que nous n'avons pas encore vécu tout l'éventail des souffrances humaines.

De la ville d'Anchorage, dans la froide Alaska, à Shantou, aux portes du territoire ennemi, les troupes américaines ont été mêlés à de sanglantes batailles. Elles ont pris et perdu un nombre presque incalculable de vies. Je dis bien "presque". Car en vérité, ces batailles ont provoqué des pertes bien calculables. Ces conflits, malgré leurs horreurs, ont tous été, d'une manière incroyablement perverses... maîtrisés.

Grâce aux impôts et à divers revenus de guerre, les États-Unis ont réussi à lever une armée telle que le pays n'en avait jamais connu. Notre ennemi mortel, la Chine, en a fait de même. Et chaque dollar dépensé a été soigneusement inscrit dans des carnets de comptabilité. Nous savons exactement comment, quand et où la moindre balle, la moindre bombe, la moindre housse mortuaire a été utilisée.

Mais la vérité, aussi triste qu'évidente, est que le temps de la guerre maîtrisée touche maintenant à sa fin. Dans l'esprit des grands leaders politiques mondiaux, ces milliards de dollars n'ont pas simplement été dépensés, ils ont été gaspillés. Car nous en sommes là, au bout de plus de dix ans de guerre permanente, sans la moindre issue ni le moindre vainqueur en vue. Mais alors, quelles possibilités s'offrent à ces grandes puissances, si ce n'est celle de l'arme nucléaire ? Et c'est justement là qu'est l'os. Car quand la Chine ou les États-Unis auront lancer leurs missiles nucléaires et fait pleuvoir leurs bombes atomiques, il n'y aura plus personne pour compter les pertes humaines, et encore moins matérielles. Plus personne pour crier victoire.

La seule question qu'il reste est donc la suivante : est-il encore possible pour les grandes puissances mondiales d'éviter une apocalypse nucléaire ? S'il reste un peu d'espoir au monde, nous devons croire que la réponse est oui.

Mais Dieu que les moments actuels sont sans espoir...

Article 3[]

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Les émeutes de la faim continuent à Boston
Par Buster Connolly
Journaliste au Boston Bugle

Dans ce que l'on peut décrire comme une scène d'horreur absolue, les soldats du 184e régiment d'infanterie de l'armée des États-Unis ont ouvert le feu vendredi après-midi sur un groupe de civils non armés après qu'un inconnu a fait voler en éclats la vitrine de la banque alimentaire de Roxbury, incitant plusieurs personnes faisant la queue à l'extérieur à prendre l'établissement de force. Hier soir, le bilan d'au moins quatre morts et huit blessés était confirmé, mais Jonathan Corman, porte-parole de l'armée, assure que les concernées ont agi dans la stricte limite de leurs pouvoirs.

"Les soldats en question ont émis plusieurs sommations verbales explicites. Les civils savaient clairement ce à quoi ils s'exposaient en sortant de la file d'attente pour participer activement à l'assaut de l'établissement. La faim ne peut excuser ni la rébellion ni le vandalisme ni, comme c'est le cas ici, un début d'émeute mettant en danger la vie de nombreux civils. Il revient à l'armée des États-Unis d'assurer le maintien de l'ordre en ces temps difficiles. J'aimerais ajouter que les soldats du 184e régiment d'infanterie n'ont pas reçu leurs rations depuis deux jours. Ces hommes et ces femmes savent peut-être mieux que quiconque ce qu'est la faim."

Les Américains sont hélas habitués à ce genre de réaction, les événements semblables à ceux de Roxbury s'étant multipliés dans tout le pays. En effet, une part de plus en plus importante de la population tente par tous les moyens de procurer de la nourriture à sa famille et, comme cela s'est tant de fois déroulé par le passé, les témoins civils de ces émeutes racontent une autre version de l'histoire. Mme Hannah Henry, âgée de quatre-vingt-cinq ans, faisait la queue à la banque alimentaire, et assure que les soldats avaient bien autre chose que la défense de l'ordre et de la liberté à l'esprit lorsqu'ils ont tiré.

"Ils riaient ! Ils plaisantaient en se demandant ils allaient abattre en premier. C'était un jeu pour eux. Les soldats n'ont peut-être pas tiré sur la foule avant que la vitrine éclate, mais ils n'attendaient que ça."

On ne peut qu'espérer que les violences de Roxbury seront les dernières de ce genre dans notre pays. Mais en attendant que l'Amérique trouve la force de remettre en cause sa politique intérieure, et les aliments dont elle a besoin pour nourrir sa population, son avenir reste incertain.

Article 4[]

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La Maison-Blanche reste vide - Où est passé notre président ?
Par Mags Veccio
Journaliste au Boston Bugle

Depuis plus de six mois, l'aile ouest de la résidence la plus célèbre des États-Unis reste enveloppée d'un mystère presque complet. Une poignée d'employés reste sur place pour assurer son entretien, mais personne n'habite plus ni n'exerce de fonction politique depuis plusieurs mois à la Maison-Blanche. Et bien que le White House Press Corps ait été dissolu de manière aussi brusque qu'officieuse à peu près au même moment, les médias ne cessent de poser inlassablement la même question : Où est passé notre président ?

Dans un premier temps, il a été supposé que l'intégralité du gouvernement des États-Unis avait déménagé à Raven Rock, le centre d'opérations militaires situé dans les montagnes de Pennsylvanie, à quelques kilomètres au nord-est de la retraite présidentielle de Camp David, dans le Maryland. Mais des enquêtes plus approfondies ont montré que ni le président ni son cabinet n'ont occupé le centre Raven Rock depuis plus d'un an.

Mais alors, s'il n'est pas à Raven Rock, où est-il ?

Une enquête poussée et complète du Boston Bugle a permis d'obtenir la réponse à cette question, et nos lecteurs la trouveront sans doute aussi étrange que scandaleuse :

Notre président dirige notre pays depuis une plate-forme pétrolière de Poseidon Energy au large de San Francisco.

Voilà un choix surprenant pour un centre de commandement présidentiel. À moins que non. Pas si étonnant que ça selon notre enquête. C'est le témoignage d'un proche collaborateur du président préférant garder l'anonymat qui a permis au Boston Bugle d'apprendre que la désignation officielle de la plateforme pétrolière était en fait une "station de contrôle Enclave". Cette découverte ajoute foi aux rumeurs de longue date faisant état d'un "gouvernement de l'ombre" militaire et secret connu sous le nom d'Enclave qui prendrait le contrôle des États-Unis en cas de conflagration nucléaire.

Ainsi, le mystère du président disparu est enfin résolu. Mais le Boston Bugle n'a-t-il pas ainsi révélé l'imminence de la fin du monde amenée par une guerre atomique totale ?

Hélas, le silence du président semble bien éloquent.

Article 5[]

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Comme tout Bostonien le sait malheureusement, voilà 159 ans que la ville n'a pas goûté aux joies d'une victoire aux championnats du monde de baseball. Qu'il se soit agi d'une erreur de batteur, d'une réception manquée ou d'une balle filant désastreusement entre les jambes d'un joueur de champ, la défaite est restée notre lot tout au long de ces années.

Mais plus pour longtemps !

Dans ce qui s'est révélé être l'une des confrontations les plus palpitantes de ces dernières années, Boston vient de remporter sa troisième victoire d'affilée contre "l'imbattable" favori texan. À la batte, au lancer et sur le diamant, tous les secteurs de jeu ont répondu présents, en grande partie grâce au travail légendaire entraîneur Dusty Wilder, pour offrir à l'équipe sa meilleure chance de victoire depuis... une éternité.

Ce qui est peut-être encore plus encourageant que le fait de jouer le quatrième match à domicile, c'est peut-être que l'équipe n'a pas encore eu à utiliser sur lanceur vedette Matt Murtagh, surnommé "le Missile". Sa présence sur le monticule de lancer pour la prochaine confrontation laisse augurer non seulement d'une victoire écrasante, mais aussi, selon certains, d'un zéro pointé pour l'équipe texane.

Oui, depuis des années, les stands de restauration du stade de Boston servent aux fans un assortiment de bière, de hot-dogs, de cacahuètes et de défaites amères, mais dimanche 23 octobre 2077, seule une intervention divine ou horrible tragédie humaine pourrait leur enlever la victoire.

Demain, chers amis, l'impensable a enfin se réaliser. Et la vie à Boston ne sera plus jamais la même.

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